Notre approche
L’originalité de notre approche repose sur trois principales plus-values. ARICO est en effet à la fois un projet :
International
Comparer les systèmes franco-québécois, s’inspirer des bonnes pratiques, développer des réseaux de recherche et de gestion sur des questions très proches
Interdisciplinaire
Croiser les connaissances de deux secteurs disciplinaires, sciences naturelles et sciences humaines et sociales, pour avoir une vision globale de la vulnérabilité des territoires
Intersectoriel
Alimenter les connaissances et enrichir les approches des chercheurs et des professionnels de la gestion des risques côtiers
Le projet ARICO se structure autour de quatre lots de travail (LT) : trois questions de recherche (LT 1, LT 2 et LT 3)
qui viennent alimenter la co-construction des scénarios (LT 4)
L’objectif du projet est de mieux appréhender et de favoriser les capacités d’adaptation des populations et des territoires maritimes soumis aux risques côtiers en co-construisant, avec les acteurs de la société, des scénarios d’adaptation de ces espaces côtiers. Notre hypothèse fondamentale est que pour y parvenir, il convient d’investiguer, trois niveaux emboîtés de la problématique :
comprendre la vulnérabilité globale de ces territoires maritimes, par la connaissance à la fois des dynamiques naturelles et sociétales ;
analyser les politiques publiques, la dynamique des acteurs et l’usage des outils de gestion sur les deux territoires (France et Québec) ;
caractériser et analyser les capacités d’adaptation et de résilience des communautés côtières sur deux terrains ateliers, la Communauté de communes du Pays Bigouden Sud en France et la Municipalité régionale de comté de La Matanie au Québec.
Ces trois angles d’approche se complètent et permettent une démarche intégrée, dans une perspective résolument interdisciplinaire. Tout au long du projet, les avancées sur ces trois questions de recherche viendront alimenter la co-construction avec les acteurs de la société (gestionnaires, élus, habitants) de scénarios socio-écologico-économiques d’adaptation des territoires et des communautés côtières.
LT1
Comment définir, évaluer et suivre la vulnérabilité
des territoires ?
De notre point de vue, la vulnérabilité des territoires côtiers doit être appréhendée de façon systémique, c’est-à-dire en prenant en compte à la fois l’exposition aux aléas naturels (érosion côtière et submersion marine), les enjeux menacés (humains, socio-économiques, environnementaux), les modalités et pratiques de gestion de ces risques et les représentations des différents acteurs. Dans ce cadre, l’objectif de ce lot de travail est de co-construire (chercheur·ses / gestionnaires) un outil commun de diagnostic et de suivi de la vulnérabilité systémique satisfaisant les territoires québécois et français.
LT2
Politiques publiques et dynamiques des acteurs -
Dans quelles mesures les politiques publiques de gestion des risques côtiers et leur mise en œuvre influencent-elles les capacités d’adaptation des territoires côtiers ?
Étant donnés les contextes institutionnels contrastés entre le Québec et la France, l’analyse critique des politiques de gestion des risques côtiers, des outils et des actions de planification territoriale (aux échelles locale, régionale, provinciale, nationale ou fédérale) et des dynamiques d’acteurs, est essentielle pour comprendre comment les positions des acteurs institutionnels peuvent influencer le futur, engendrer des transformations durables et accroître (ou pas) les capacités d’adaptation.
LT3
Capacités d’adaptation des communautés côtières -
De quelle façon les communautés côtières construisent-elles leur adaptation ?
Comprendre comment les contextes territoriaux locaux construisent et favorisent (ou non) le renforcement des capacités d’adaptation, permet de cerner les défis des communautés devant faire face aux effets des changements climatiques et la façon dont elles se projettent dans l’avenir. La caractérisation et l’analyse des capacités d’adaptation et de résilience des communautés côtières se fera sur deux terrains ateliers partenaires du projet : la Communauté de communes Pays Bigouden Sud (CCPBS) et la Municipalité régionale de comté de La Matanie (MRC de La Matanie).
LT4
Co-construction de scénarios d’adaptation
L’hypothèse de recherche centrale de notre démarche est que le travail élaboré dans les trois questions de recherche précédentes alimentera en continu les connaissances pour faire émerger les futurs possibles. Ainsi, le processus de co-construction des scénarios s’amorcera avec les acteurs de la société dès le début du projet. Les différentes méthodes de prospective et de construction de scénario utilisées par les membres du projet, et issues de la bibliographie, seront analysées et comparées pour choisir et adapter celles qui seront les plus pertinentes au regard de nos objectifs. Le travail de prospective permettra d’aider à déterminer ce que l’on veut éviter et à définir ce vers quoi l’on pourrait aller. Les scénarios, imaginés à différentes échelles temporelles, éclaireront les orientations présentes en matière d’adaptation et de résilience et permettront d’envisager les retombées et conséquences possibles des décisions à prendre.
Ancrés dans les territoires (LT1), intégrés dans les contextes institutionnels et les dynamiques d’acteurs (LT2), éclairés par le décryptage du passé, les représentations et l’analyse de la gouvernance locale (LT3), les scénarios sont à la fois des outils de sensibilisation, d’aide à la délibération et de construction d’une vision partagée de l’avenir (risque “acceptable”, priorités d’intervention, etc.).
dans un contexte de changements climatiques en France et au Québec
2020-2024